Fiscalité durcie pour les loueurs Airbnb : Ce qu’il faut savoir en 2025
Le paysage fiscal des locations touristiques de courte durée évolue considérablement à partir du 1er janvier 2025. Les revenus générés par les plateformes comme Airbnb, Booking, ou Abritel seront soumis à une fiscalité plus stricte. Cette réforme affecte notamment les abattements forfaitaires et les seuils d’éligibilité, selon que votre bien est classé ou non en meublé de tourisme. Dans cet article, nous détaillons les nouvelles règles fiscales, leurs implications pour les propriétaires, et les distinctions entre les différents types de locations meublées.

1. Nouvelle fiscalité Airbnb – Quels changements pour les meublés de tourisme non classés ?
• Un abattement réduit
Jusqu’en 2024, les propriétaires de meublés de tourisme non classés bénéficiaient d’un abattement forfaitaire de 50 % sur leurs revenus locatifs dans le cadre du régime micro-BIC.
À partir de 2025, cet abattement passe à 30 %, augmentant ainsi la part imposable des revenus locatifs.
• Un seuil d’éligibilité drastiquement réduit
Le seuil annuel de revenus locatifs pour bénéficier de ce régime passe de 77 700 € à 15 000 €. Au-delà de cette limite, les propriétaires devront obligatoirement opter pour le régime réel d’imposition, qui implique une comptabilité plus complexe mais permet de déduire les charges réelles (travaux, intérêts d’emprunt, frais d’entretien, etc.).
Tableau : Exemple d’Imposition – Meublé Non Classé.
Revenus Locatifs Annuels | Abattement Av. 2025 (50 %) | Abattement Ap. 2025 (30 %) | Part Imposable Av. 2025 | Part Imposable Ap. 2025 |
10 000 € | 5 000 € | 3 000 € | 5 000 € | 7 000 € |
20 000 € | 10 000 € | 6 000 € | 10 000 € | 14 000 € |

2. Nouvelle fiscalité Airbnb – Quels changements pour les meublés de tourisme classés ?
Les meublés de tourisme classés (ex : avec un label officiel de qualité) conservent un traitement fiscal plus favorable, mais subissent également un durcissement :
• Abattement forfaitaire réduit
Pour ces biens, l’abattement passe de 71 % à 50 %. Cela reste toutefois plus avantageux que pour les biens non classés.
Le seuil d’éligibilité reste fixé à 77 700 € de revenus locatifs annuels, permettant à davantage de propriétaires de bénéficier de ce régime fiscal simplifié.
Tableau : Exemple d’Imposition – Meublé Classé.
Revenus Locatifs Annuels | Abattement Av. 2025 (71 %) | Abattement Ap. 2025 (50 %) | Part Imposable Av. 2025 | Part Imposable Ap. 2025 |
30 000 € | 21 300 € | 15 000 € | 8 700 € | 15 000 € |
50 000 € | 35 500 € | 25 000 € | 14 500 € | 25 000 € |
3. Quelles distinctions entre location de long terme et courte durée ?
• Location meublée de long terme
Les propriétaires louant des biens meublés pour des durées supérieures à 12 mois (ou 9 mois pour les étudiants) bénéficient du statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP). Ce type de location n’est pas concerné par la réforme fiscale de 2025.
-> Avantages du LMNP :
- Abattement forfaitaire de 50 % (inchangé).
- Possibilité d’opter pour le régime réel, avec déduction des charges réelles.
- Revenus moins soumis aux fluctuations des réglementations sur les locations saisonnières.
-> Quid de la location saisonnière ?
Les locations saisonnières, souvent gérées via des plateformes comme Airbnb, sont soumises à des règles spécifiques :
- Enregistrement obligatoire auprès de la mairie.
- Plafond de 120 jours par an pour les résidences principales.
- Contrôle renforcé des revenus par l’administration fiscale.

4. Pourquoi ce durcissement fiscal ?
• Lutte contre les effets négatifs d’Airbnb
La réforme vise à limiter les impacts négatifs des locations de courte durée sur le marché immobilier :
- Tension locative : Dans certaines villes, les locations touristiques réduisent l’offre de logements à long terme.
- Spéculation immobilière : La rentabilité élevée des locations saisonnières pousse à l’achat massif de biens, augmentant les prix de l’immobilier.
- Évasion fiscale : Les revenus issus des plateformes de location étaient parfois mal déclarés.
• Harmonisation avec les autres régimes
Le gouvernement cherche également à aligner la fiscalité des locations touristiques avec celle des autres revenus immobiliers, tout en incitant les propriétaires à classer leurs biens pour bénéficier d’un abattement plus favorable.
5. Nouvelle fiscalité Airbnb – Comment optimiser votre fiscalité en 2025 ?
Pour minimiser l’impact de ces nouvelles règles fiscales, les propriétaires peuvent adopter plusieurs stratégies :
• Classer son bien en meublé de tourisme
Le classement en meublé de tourisme permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire plus avantageux (50 % contre 30 % pour les biens non classés). Ce classement est attribué par des organismes agréés après évaluation de critères de confort, d’équipement et de localisation.
• Changer son régime d’imposition : MICRO-BIC -> RÉEL
Si vos revenus locatifs dépassent 15 000 € (ou 77 700 € pour un bien classé), le régime réel devient obligatoire. Bien qu’il soit plus complexe, il permet de déduire de nombreuses charges :
- Intérêts d’emprunt.
- Frais de gestion.
- Travaux d’entretien et de rénovation.
• Nouvelle fiscalité Airbnb – Diversifier vos locations
Envisager une combinaison de locations saisonnières et de long terme peut permettre de réduire l’exposition aux réglementations strictes tout en maintenant une rentabilité intéressante.

6. Nouvelle fiscalité Airbnb – Implications pour les villes en zone tendue
Dans les zones tendues, où la demande locative dépasse largement l’offre, comme c’est le cas de Lyon, la réforme pourrait avoir des effets notables :
- Réduction du nombre de logements Airbnb disponibles.
- Hausse des prix des locations saisonnières, en raison d’une offre plus limitée.
- Retour de certains biens sur le marché locatif classique, allégeant la tension locative.
Nouvelle fiscalité Airbnb – Conclusion :
La fiscalité durcie pour les loueurs Airbnb en 2025 marque un tournant important pour les propriétaires. Si cette réforme augmente, la pression fiscale sur les locations de courte durée offre également des opportunités pour optimiser votre stratégie immobilière. En classant vos biens, en optant pour le régime réel ou en diversifiant vos locations, vous pouvez continuer à tirer profit de vos investissements tout en respectant les nouvelles règles.